Etoile rétine / Vues d'expositions
Cadaqués Festival, 2020
2021- Galerie Madé
2021- Galerie Madé
2021- Galerie Madé
2021- Galerie Madé
2021- Galerie Madé
2021 - Hangar Art Center, Photo Bruxelles Festival
Etoile Rétine
Etoile Rétine
2020
"L’une cendre dans sa cannette de boisson énergisante, les yeux rivés sur le poignet de l’autre.
Elles avaient mélangé les vols d’hirondelles à la chaleur des cigales en doppler, changeant leurs iris en globes d’ivoire.
Les points ondulaient dans une invisible étuve. L’ombre se dérobait aux surfaces, la mémoire vive alors exposée, grillait sous le même astre qui l’avait vue naître.
L’autre sort sa main par la fenêtre. Le métal brûle sa paume, mais en se concentrant sur le contact du vent, elle parvient à la laisser posée sur la carrosserie, s’habituant graduellement à cette sensation contadictoire.
Assa, museau nacré, était abonnée aux drames aoutiens, prisonnière de son palindrome prophétique. Son nom refléterait toujours son visage de chat. Chaque été, elle traversait une fracture caniculaire, comme gravée dans la lave d’une seconde, pendant laquelle le bras d’orion s’allongeait imperceptiblement.
La main se détache du volant pour atterrir doucement sur la nuque de l’autre, à l’orée des cheveux, le pouce contre la carotide. Elle sent la pompe du cœur se confondre avec les vibrations du moteur.
Virgule ne suivait plus les caprices des signes. Elle était passé à autre choses, elle avait fait la mise à jour.
Ses sillons tactiles étaient noircis d’une infinité de hyéroglyphes magnétiques. Elle caressait la peau des parchemins virtuels, braille charnel des images sarcophages. Ses pulpes étaient les juges d’une réalité capacitive.
Elle croyait ce qu’elle touchait.
L’espace sonore de l’habitacle est saturé par le vent, les differents spectres se remplissent comme par tranches de couleur. Elles ne parlent plus depuis longtemps, presque ivres du battement régulier dans leurs tympans. Le véhicule décélère, un panneau indique : étoile rétine."
Flavien Berger, 2021
Texte écrit pour le livre Marguerite Bornhauser, Editions de la Martinière
Mars 2020.
Nous voilà confinés entre quatre murs avec comme seule lumière celle de la fenêtre. Ce journal de quarantaine est celui de mon confinement à Paris. Réinventer les objets qui nous entourent et les rendre picturaux, les détourner, entre scènes fortuites et mises en scènes construites. Jouer avec la lumière qui chaque jour traverse les fenêtres, surgit, rebondit sur les murs, le parquet, sur les peaux, puis s’éteint.
Plongées dans le huis clos de cet appartement, les images sont intimes, aux cadrages serrés et aux lumières crues. Le trivial se transforme en un champ étrange aux matières contradictoires, la passoire sert de filtre lumineux pour sculpter un visage, les plantes deviennent matières sensuelles, ombres portées et touches de couleur pour constituer un monde original.